Vous adorez les chevaux mais pas moyen de les approcher longtemps sans avoir les yeux ou le nez qui coulent et la peau qui démange ? Des symptômes caractéristiques d'une allergie. En Loire-Atlantique, l'éleveuse Ninon Gautier a sans doute la solution : des chevaux de race Curly, réputés hypoallergéniques.
Les Curly, une race de chevaux frisés idéale pour éviter une allergie
Boutons, nez qui coule, yeux qui pleurent, toux… Des symptômes souvent synonymes d’allergie, que subissent beaucoup de personnes confrontées à des animaux : chats, chiens, mais aussi chevaux.
Chez les amateurs d’activités équestres – l’équitation étant le 3e sport le plus pratiqué en France - ce genre d’allergie aux chevaux peut se développer au fil du temps et transformer leur passion en calvaire.
Pourtant, il existe une race d'équidés idéale, pour ces allergiques : les Curly. Ce nom anglais, qui se traduit en français par « frisé », se rapporte à leur poil très particulier. Un poil étonnamment bouclé, « surtout en hiver », précise Ninon Gautier, éleveuse de Loire-Atlantique. « En été, l’aspect frisé ne se voit qu’au niveau de la crinière et des fanons (les poils au-dessus des sabots), parfois à l’intérieur des oreilles ».
Pourquoi ces chevaux provoquent peu d'allergies ?
L’origine du caractère hypoallergénique de cette race qui « descend des mustangs d’Amérique » n’est pas encore vraiment connue. « Il y a quelques années, on pensait que c’était dû à une structure particulière du poil, ou au fait qu’il y a très peu de desquamation (production de peaux mortes) chez les Curly… Mais en fait, rien n’est certain encore », explique Ninon Gautier, qui se passionne pour les recherches génétiques autour de ces chevaux.
« D’autres personnes pensaient que cela venait du caractère frisé du poil. Sauf que même les Curly qui ont un poil lisse sont hypoallergéniques ».
En effet, un cheval peut être de race Curly et présenter une robe parfaitement lisse ! Quant à leur couleur, elle n’est pas standardisée : « Toutes les couleurs de robe sont acceptées ».
Les élevages de chevaux Curly restent rares
Amoureuse des chevaux depuis sa plus tendre enfance, Ninon Gautier a logiquement choisi d’orienter ses études vers les métiers liés au monde équestre, avec l’idée de devenir éleveuse. Et plus précisément, éleveuse de Curly.
« J’ai découvert cette race au lycée, grâce à un article de magazine », raconte-t-elle. Elle a alors décroché un stage dans l’élevage de Curly dont il était question dans l’article. « Et je suis tombée amoureuse de ces chevaux. Durant mon BTS, j’ai refait un stage dans un autre élevage de Curly, cette fois au Québec ».
Une destination bien éloignée de sa terre natale, mais la race Curly reste très rare. « Il en existe aujourd’hui moins de 10 000 dans le monte entier ! On en recense environ un millier en Europe, et seulement 200 en France ».
Une éleveuse de Curly installée au nord de la Loire-Atlantique
Un chiffre qui tient compte de son propre élevage, l’élevage de la Rigole, basé à Nort-sur-Erdre, au nord de Nantes (Loire-Atlantique). Après s’être lancée comme éleveuse en 2015, elle a réussi à acquérir son premier Curly en 2017. Cette jeune maman trentenaire en possède désormais sept : Jivaro, son superbe étalon, une jument nommée Gwenved et cinq poulains.
« Jivaro a engendré huit poulains cette année : quatre pour moi-même, et quatre autres pour des saillies extérieures », précise Ninon Gautier.
Ses poulains, elle les vend 4 320 € chacun. Un prix calculé « en fonction du coût que l’élevage d’un poulain Curly représente », souligne-t-elle. « Contrairement à beaucoup, je ne me dis pas : c’est rare, donc ça doit être cher », assure-t-elle, mentionnant qu’un peu partout ailleurs, « le coût moyen d’un poulain est autour de 6 000 € ».
L’élevage de Curly reste cependant très compliqué, du fait de la rareté des individus. « C’est très dur de trouver de nouveaux reproducteurs, qui n’ont pas de lien de parenté avec mes chevaux ».
Ninon Gautier présentera ses chevaux anti-allergie à la Foire de Béré
En attendant, Ninon Gautier travaille à faire connaître cette race de chevaux « anti-allergie ». C’est ce qu’elle fera cette année encore à la Foire de Béré, qui se tiendra du 8 au 11 septembre 2023 à Châteaubriant (Loire-Atlantique). Elle fera partie des professionnels qui interviendront dans l’espace équestre.
Lors de l’édition 2022, elle avait ainsi permis à une femme, « devenue allergique aux chevaux, d’en serrer à nouveau dans ses bras », rapporte Ninon. « Cette femme connaissait l’existence des Curly mais cela faisait très longtemps qu’elle n’avait pas eu l’occasion d’en voir. Elle était émue aux larmes ».
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